Les anciens trains de légende de 1900 à 1950
A la recherche de la puissance
La locomotive 140 C Ouest, une presque anglaise bien de chez nous
Ce sont les premières locomotives puissantes pour trains de marchandises construites après la fusion des réseaux Ouest et État, et elles sont à la fois légères pour être acceptées par les petites lignes faiblement armées de l’ouest de la France et puissantes pour la traction de trains de plus en plus lourds d’une Belle Epoque qui laisse, pour un temps encore, le monopole absolu des transports terrestres pour le rail.
La 140 C en version État d’origine avec le tender à bogies typique.
Caractéristiques techniques |
- Type, 140 |
- Date de construction, 1913 |
- Moteur, 2 cylindres simple expansion |
- Cylindres, 590 x 640 mm |
- Surface de la grille du foyer, 3,16 m² |
- Surface de chauffe, 172,46 m² |
- Surface de surchauffe, 38,177 m² |
- Diamètre du corps cylindrique, 1 714 mm |
- Pression de la chaudière, 13 kg/cm² |
- Diamètre des roues motrices, 1 400 mm |
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- Diamètre des roues porteuses, 850 mm |
- Masse, 73 à 77 t selon les séries |
- Longueur, 11,75 m |
- Contenance du tender en eau, 18 t |
- Contenance du tender en charbon, 5 t |
- Masse en charge, 45 t |
- Longueur, 6,65 m |
- Masse totale, 118 à 122 t |
- Longueur totale, 18, 40 m |
- Vitesse, 80 km/h |
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- Cette belle locomotive naît dans une époque troublée, les 170 premiers exemplaires de la série étant mis en service en 1913, et les suivantes, du fait de la Première Guerre mondiale, le sont seulement en 1916-1917 grâce au constructeur anglais North-British qui prend en charge les locomotives 140-171 à 140-370.
Une longue carrière
Pendant la Première Guerre mondiale, l’armée remarque les performances de cette série, et la direction de Artillerie les sélectionne pour le service dit de I’ALVF, artillerie lourde sur voie ferrée.
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Leur faible poids par essieu, 16,5 t et leur puissance à basse vitesse, en effet, les désignent particulièrement pour la remorque de lourdes pièces d’artillerie sur des voies provisoires construites par le Génie en fonction des mouvements du front.
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Une série supplémentaire de 70 exemplaires est donc construite pour les besoins de l’armée et, après 1918, elle sera répartie entre les réseaux de l’Est, séries 40.001 à 40.035, et du Paris, Lyon et Méditerranée, série 140 K, trouvant alors des tâches normales de remorque de trains de marchandises.
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Notons que la région Est de la SNCF dote une quinzaine de ces locomotives de tenders allemands type 34 X permettant une plus grande autonomie.
Ambiance vieil Ouest avec cette 140 C posant devant une Pacific contemporaine.
- Très réussies techniquement, ces locomotives font partie du paysage ferroviaire français pendant plus de soixante années, assurant, le 28 septembre 1975, le dernier service régulier en traction vapeur sur voie normale en France pour le compte du réseau CFTA au dépôt de Gray, lignes Troyes-Châtillon-Gray, mais faisant encore aujourd’hui la joie de plusieurs associations d’amateurs qui les font circuler sur des lignes préservées.
Une 140 C Ouest en train d’être virée sur le pont tournant d’Achéres.
- Pour ce qui est de leur réseau d’origine, elles sont affectées à l’ensemble des grands dépôts, assurant la traction des trains de marchandises, mais aussi des omnibus voyageurs.
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Elles circulent sur les lignes de Paris au Havre, la Grande Ceinture, Pari-Cherbourg, Paris-Granville, etc.
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On les voit à Mézidon, au Mans, à Rennes, à Brest, à Nantes, à Bordeaux, assurant mille tâches sur les lignes normandes, bretonnes, et de la façade atlantique.
Une conception robuste et simple
Sans nul doute ces locomotives s’inspirent des méthodes allemandes et anglaises du début du siècle, évitant des locomotives complexes, refusant le compoundage, choisissant la simplicité d’entretien, quitte à se contenter de performances modestes.
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Le réseau de l’État, qui vient d’hériter du réseau de l’Ouest en 1909, est un réseau pauvre desservant des régions à faible trafic et peu industrialisées, il faut donc jouer la carte de la prudence, d’autant plus qu’il ne s’agit nullement d’assurer, sur un réseau essentiellement rural et dispersé, une politique de trains rapides.
La 140-C-27 préservée, et star de nombreuses manifestations. Noter le tender 34X allemand qui a été affecté à cette série sur le réseau Est.
- Les performances restent toutefois honorables, avec, à 50 km/h, des charges atteignant 1 000 t en palier, et encore 550 t en rampe de 10 pour 1 000, et 260 t en rampe de 20 pour 1 000.
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Ces machines étaient très appréciées pour leur conduite facile et, surtout, pour une absence quasi totale d’incidents.
Une locomotive idéale pour les associations d’amateurs
Un certain nombre de 140-C ont été, très heureusement, préservées.
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Simple, robuste, très belle, cette locomotive est idéale pour les associations d’amateurs.
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Son esthétique réussie, sa ligne nette et pure font que les visiteurs qui la découvrent craquent littéralement devant cette locomotive.
Le mouvement d’une 140C.
- Mais, nerveuse au démarrage, bien campée sur des petites roues, très accommodante sur l’état de la voie, la 141 C remplit aisément son rôle, tirant des trains parfois lourds sur des lignes accidentées, conduite par des amateurs à qui elle sait pardonner des fautes de conduite, notamment concernant le feu.
La 140 - C - 37 en pleine campagne.
Images de la locomotive, 140 C Ouest
Ambiance vieil Ouest avec cette 140 C posant devant une Pacific contemporaine.
Une 140 C Ouest en train d’être virée sur le pont tournant d’Achéres.
La 140-C-27 préservée, et star de nombreuses manifestations.
Le mouvement d’une 140C.
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La 140 - C - 37 en pleine campagne.
La 140 C en version État d’origine avec le tender à bogies typique.
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A la recherche de la puissance, les locomotives
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