Le guide du meuble ancien
Les meubles anciens, une valeur refuge
Les coiffeuses et les tables de toilette
- Toilette vient tout simplement du mot toile, tissu qui recouvre, au XVe et au XVIe siècles, la table sur laquelle on dispose les onguents, les fards et les différents objets utilisés pour les soins du visage et de la chevelure.
- Depuis la plus haute antiquité, hommes et femmes ont attaché une grande importance à leur parure et à leur beauté, cosmétiques et parfums existent depuis des millénaires et, très tôt, on prendra soin de fabriquer, dans des matières précieuses, les différents ustensiles de toilette, peignes, épingles, flacons à parfums, coupelles, miroirs, et l'usage se répand d'exposer ces instruments.
- Ainsi vont naître et se développer les meubles de toilette.
- Recouverte, à l'origine d'une simple toile, la table de toilette va se dissimuler, au XVIIe siècle, sous de somptueuses soieries mais c'est seulement au XVIIIe siècle qu'apparaissent les premiers meubles de beauté.
- Ils vont prendre une grande importance dans la vie sociale.
- Lorsque, sous la Régence, l'usage se répand de poudrer sa chevelure, on crée une sorte de table haute, avec un dessus souvent en marbre et un plateau qui se soulève pour découvrir un miroir.
- La coiffeuse présente, la plupart du temps, un plateau en trois parties.
- Celle du centre est équipée d'une glace et les parties latérales cachent des casiers pour recevoir pots et fards.
- Le maquillage fait fureur au XVIIIe siècle, les couleurs utilisées sont fort vives, le rouge surtout si bien que le visage des femmes prend, parfois, l'allure d'un véritable masque.
- Or l'opération ne se fait pas dans l'intimité ni la discrétion d'un cabinet mais devant un parterre d'admirateurs et d'amis.
- Pierre de Nolhac a ainsi décrit la toilette de Madame du Barry, «Les courtisans arrivaient, prenaient place autour de la table enrubannée, la comtesse répondait aux compliments, écoutait les racontars, riait de son rire d'enfant et quand ses beaux cheveux s'étageaient sur sa tête, elle poudrait son visage puis, avec un petit couteau d'or, elle enlevait soigneusement la poudre».
- La coiffeuse du XVIIIe siècle est un meuble raffiné pour lequel on emploie des essences de bois précieux.
- Elle est utilisée aussi bien par les femmes que par les hommes.
- En ce cas, on évite la marqueterie de fleurs et le meuble prend un aspect plus sobre.
- Les ébénistes du XVIIIe siècle créent des modèles très variés, la coiffeuse prend, par exemple, la forme d'un rognon ou la forme d'un cœur.
- Elle peut se combiner avec une tablette écritoire et servir à d'autres usages.
- Il existe aussi à la même époque, quelques meubles à perruques, ce sont des sortes de petites commodes hautes, proches du chiffonnier avec de grands tiroirs profonds.
- Sous l'Empire, la coiffeuse se simplifie et son usage se répand.
- Elle se compose alors d'une table rectangulaire, plus grande qu'au siècle précédant, avec un dessus de marbre, surmonté d'un miroir ovale ou rectangulaire pouvant s'incliner à volonté.
- La coiffeuse Empire est en acajou, souvent ornée de bronzes.
- Sous la Restauration, l'acajou reste en usage, mais le meuble devient plus petit et se dépouille de ses bronzes.
- Créée à la fin du règne de Louis XVI, l'athénienne, petit meuble en bronze, soutenu par trois ou quatre pieds, reçoit sous l'Empire une cuvette et une aiguière et se transforme ainsi en lavabo.
- La coiffeuse ne disparaît pas complètement avec l'apparition de la salle de bains.
- Les modèles Art Déco, notamment ceux de Ruhlmann sont des chefs-d'œuvre de raffinement et d-élégance.
Les meubles anciens, une valeur refuge
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