Les anciens trains de légende de 1900 à 1950
Les locomotives, bonne à tout faire
La locomotive 230 serie 4000 du PO, la régionale de l'étape
Au début du 20 ème siècle les réseaux européens ne sont pas encore passés au type Pacific, mais ils doivent allonger le type 220 et en augmenter la puissance.
L’adjonction d’un essieux complémentaire au type 220 laisse deux possibilités, le type 221 ou le type 230.
Beaucoup hésitent et, en fin de compte, construisent simultanément les deux types en utilisant un maximum d’éléments communs comme la chaudière.
C’est le cas du PO, ces locomotives, très provinciales par leur rayon d’action, réussissent à s’imposer sur leur territoire par leurs qualités de robustesse et de rapidité.
Mais elles ne connaîtront pas la gloire des grands trains nationaux.
Une 4000 du PO vue du côté gauche, montrant le délicat ajourage des couvre-roues.
Caractéristiques techniques |
- Type, 230 |
- Date de construction, 1903 |
- Moteur, 4 cylindres compound |
- Cylindres haute pression, 360 x 640 mm |
- Cylindres basse pression, 600 x 640 mm |
- Diamètre des roues motrices, 1 850 mm |
- Diamètre des roues porteuses, 920 mm |
- Surface de la grille du foyer, 3,10 m² |
- Surface de chauffe, 239, 40 m² |
- Diamètre du corps cylindrique, 1 513 mm |
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- Pression de la chaudière, 16 kg/cm2 |
- Masse, 75,3 t |
- Longueur, 11,79 m |
- Contenance du tender en eau, 17 ou 20 t |
- Contenance du tender en charbon, 4,3 t |
- Masse en charge, 40 ou 43 t |
- Masse totale tender compris, 115,3 t ou 118, 3 t |
- Longueur, 17,85 m |
- Vitesse, 100 km/h |
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- Etudiée en même temps que l’Atlantic PO elle est identique sauf par le nombre et le diamètre des roues motrices, cette locomotive est bien une locomotive de vitesse, et le type 230 marque le passage entre le type 221 et le type 231.
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Les 15 premières machines, 4001 à 4015, sont construites en 1903, et sont suivies de différentes sous-séries formant la tranche des 4016 à 4084 mises en service jusqu’en 1908.
Destinées aux trains rapides lourds
Très réussies, ces locomotives font un excellent service de trains rapides, express ou messageries, et, après la fusion PO-Midi de 1934, elles circulent sur le réseau du Midi.
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Elles ont même tracté des trains de marchandises.
Une 4000 du PO dans toute son élégance très Belle Époque. Les habitudes de dépouillement et de netteté des lignes vont bientôt se perdre avec l’accumulation des accessoires extérieurs de chaudière.
Des modifications peu importantes
Cette série de locomotives reste homogène, recevant peu de modifications et menant jusqu’au bout son service dans un état proche de celui d’origine.
Une 4000 à l’époque des trains express grandes lignes comportant encore des voitures essieux indépendants. Le bogie n’est pas encore généralisé, et pourtant nous sommes vers 1920.
- Les 40 premières machines ont des tiroirs plans, puis les suivantes reçoivent des tiroirs cylindriques.
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Trois locomotives reçoivent la surchauffe à titre d’essai, et peuvent ainsi entrer dans le roulement des Pacific en tête du Sud-Express, ceci à la limite supérieure de leurs possibilités et de leur endurance mécanique toutefois.
Leur carrière
Les 4000 sont affectées à un grand nombre de dépôts du réseau du PO, Paris, Orléans, Tours, Poitiers, Bordeaux, Nantes, Limoges, etc.
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Elles sont capables de tirer des trains de plus de 450 t à une vitesse de 90 ou 100 km/h, comme, par exemple, entre Montluçon et Vierzon, les temps d’alors étant comparables à ceux d’aujourd’hui!
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Elles ont pu remorquer, des trains de marchandises de 1 500 t sur des lignes plates, et à 40km/h.
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Mais elles font une carrière à l’ombre des Pacific, apparues à partir de 1907 sur le réseau, et surtout elles sont chassées des grandes lignes par les 2D2 et les BB électriques, le réseau en effet, entreprend une grande électrification à partir de 1926.
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Elles termineront leur carrière sur les petites lignes du Sud-Ouest au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
La locomotive soeur, l’Atlantic du PO
Le Chemin de fer de Paris à Orléans reçoit, en 1903, une série de 8 locomotives du type 221 ou Atlantic, semblables aux très célèbres machines de la compagnie du Nord, à quelques améliorations de détail près.
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L’Exposition universelle de 1900 a entraîné de grands mouvements de foules, et le PO, pour sa part, a mesuré, à cette occasion, l’insuffisance de ses locomotives pour trains express ou rapides, notamment sur la ligne de Bordeaux.
Développant jusqu’à 1 890 ch, capables de remorquer des trains de 350 t à une vitesse d’environ 110 à 115 km/h, ces locomotives à 2 essieux moteurs sont de bonnes coureuses et peuvent atteindre 130 ou 140 km/h en pente.
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La série complète, soit 14 machines, est encore en service en 1938 à la création de la SNCF, le réseau de l’État commanda 10 locomotives identiques.
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Il est intéressant de noter que le Great Western Railway anglais commanda 2 locomotives du même type, et le Pennsylvania américain un seul, mais cette locomotive bien de chez nous ne s’acclimata pas...
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Pour en revenir au P0, il a bien joué la répartition de ses atouts, en matière de traction, en développant à la fois des 230 et des 221, c’est-à-dire en obtenant, avec le même appareil producteur de vapeur et beaucoup de parties communes, deux types de locomotives pouvant assurer des types de trains très variés, aux 230 on confie les trains de voyageurs express ou de messageries de tonnage moyen, et aux 221 les trains de voyageurs rapides légers, mais avec la possibilité, en cas d’indisponibilité dans le dépôt, de donner aux unes ce qui aurait du être donné aux autres sans que le service n’en pâtisse, les puissances et les performances restant comparables dans les deux cas.
Images de la locomotive, 230 serie 4000 du PO
Une 4000 du PO dans toute son élégance de la Belle Époque.
Une 4000 à l’époque des trains express grandes lignes.
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Une 4000 du PO vue du côté gauche, montrant le délicat ajourage des couvre-roues.
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Les locomotives, bonne à tout faire
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