Le guide du meuble ancien

Les matériaux utilisés pour la construction des meubles d'autrefois

Les métaux

- Peu de meubles ont été entièrement exécutés en métal.

- Les inventaires royaux rapportent que certains meubles fort rares de la cour de Louis XIV étaient en argent massif.

- On compte aussi des tables, notamment des guéridons, en bronze, des meubles de jardin en fonte de fer, mais la plupart du temps, les métaux sont utilisés en accessoires ou en éléments décoratifs.

- Parmi les accessoires, les ferrures, gonds, charnières, chutes ornements descendants d'un montant ou d'un pied de meuble, poignées de tiroirs, entrées de serrures et sabots garniture placée au pied d'un meuble pour le renforcer, sont, soit en fer forgé, soit en cuivre, ce métal moins sensible à l'oxydation est surtout utilisé dans les régions maritimes, soit en bronze.

- Le bronze, alliage aux proportions diverses d'étain et de cuivre, joue un grand rôle dans l'histoire du meuble, surtout les bronzes dorés qui connaissent un grand succès au XVIIIe siècle, âge d'or de l'ébénisterie et au XIXe siècle dans les répliques de meubles du XVIIIe.

De l’utile à l’agréable

- D'abord destiné à protéger certaines parties du meuble, les garnitures métalliques, le plus souvent en bronze, tout en remplissant leur fonction, prennent un caractère décoratif de plus en plus important.
- Certains bronzes deviennent de véritables sculptures et ajoutent à la beauté et à la valeur esthétique et vénale de la pièce.
- Certains maîtres bronziers comme Saint-Germain, Caffiéri ou Thomire, deviennent aussi célèbres que les plus grands ébénistes avec lesquels ils travaillent.
- Ces bronzes sont la plupart du temps moulés, fondus, repris au ciselet et au burin, décorés, puis dorés.
- Au XVIIIe siècle le procédé de dorure le plus employé pour les métaux est la dorure au mercure.
- Elle consiste à appliquer un amalgame d'or et de mercure sur la pièce, le mercure étant ensuite éliminé par volatilisation, obtenue en chauffant la pièce.
- Ce procédé permet d'obtenir une grande qualité, mais il est fort préjudiciable à la santé des artisans, intoxiqués par les vapeurs de mercure.
- Au XIXe siècle la dorure au mercure disparaît grâce à l'utilisation du procédé de la galvanoplastie, technique électrochimique fixant l'or sur son support grâce à l'action d'un courant électrique.
- Les métaux étain, cuivre ou argent entrent aussi dans la composition des marqueteries savantes mises au goût du jour au XVIIe siècle par André-Charles Boulle, plus rarement dans celles des meubles du XVIIIe siècle, avant de réapparaître dans les copies ou pastiches de la fin du XIXe exécutés, dans le goût de Boulle.